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Archives du mois de 02 2018Robin Renucci s’adresse au ministre de la Culture.28 février 2018 -Solidarité : les artistes s’adressent à la ministre de la Culture Des directeurs et directrices de théâtres et d’institutions, des personnalités du monde des arts et de la culture d’horizons différents apportent une réponse au discours de Madame Françoise Nyssen, ministre de la Culture aux BIS de Nantes le 17 janvier dernier. Madame la ministre de la Culture, Vous avez convié certain.e.s d’entre nous à la fin de l’automne à un dîner pour parler de nos différentes actions auprès des exilé.e.s qui cherchent actuellement refuge en France. Nous vous avons proposé alors d’organiser une commission dont nous étions prêt.e.s à prendre la charge, afin d’établir un dialogue avec le ministère de l’Intérieur. Nous avons insisté sur la nécessité et l’urgence d’ouvrir ce dialogue entre les artistes, les acteur.trice.s culturel.le.s et le ministère de l’Intérieur, dialogue sans lequel tous nos efforts, tout notre travail en direction des milliers d’exilé.e.s restent une goutte d’eau dans l’océan des violences qu’ils et elles subissent aujourd’hui sur notre territoire, dans cette France qui pour elles et eux représentait pourtant la patrie des droits de l’homme, une terre d’asile et de refuge, et qui n’est plus aujourd’hui, pour ces femmes, ces enfants et ces hommes, qu’un endroit de violence et de rejet. Notre demande est restée lettre morte. Vous avez lancé récemment un appel au milieu culturel et artistique à faciliter aux exilé.e.s l’accès à la culture, à développer des ateliers artistiques avec elles et eux, pour les aider à patienter le long des files d’attentes administratives. Madame la ministre, sachez que voici des mois, des années, que nous menons ces actions, que nous faisons, nous, artistes, acteurs et actrices culturelles, tout ce qui est en notre pouvoir pour soulager la misère, l’impact des violences subies, à tous les endroits où nous pouvons agir, que ce soit en tant que directeur.trice.s de structures culturelles, de lieux de création, que ce soit en tant qu’artistes. Quels que soient nos moyens, nous sommes des milliers en France à tenter d’agir avec d’autres citoyen.e.s et des associations qui luttent quotidiennement, pour aider, soutenir, accompagner ces vies blessées, ces parcours meurtris, ces frères et sœurs humaines qui ont tout perdu, tout laissé derrière eux, non pas pour « profiter » des « pavés dorés » de notre République, mais par nécessité vitale. On ne quitte pas son pays, ceux qu’on aime, son histoire et sa vie, par envie de confort, mais parce qu’on ne peut pas faire autrement. Nous ne menons pas ces actions parce que nous sommes artistes et gens de culture, nous le faisons, Madame la ministre, parce que nous sommes avant tout des citoyen.ne.s, qui, comme des milliers d’autres citoyen.ne.s, de tous bords, de tous milieux, voient en ces exilé.e.s des frères et sœurs humains en souffrance. Nous le faisons en ayant chaque jour un peu plus honte de notre pays, de la façon dont ce pays que nous aimons et dont nous défendons avec fierté et force l’expression culturelle, trahit ses engagements, sa devise et son histoire, ampute son avenir. Nous le faisons en ressentant de la honte devant l’étonnement et le désespoir de ces femmes et hommes qui ne parviennent pas à comprendre que ce soit ça, la France, un pays où on fait la chasse aux exilé.e.s, aux réfugié.e.s, où on brutalise des enfants, où on use de la matraque contre eux, où on détruit On ne mène pas un atelier de théâtre, de danse, d’art plastique, d’écriture, de vidéo, avec des enfants en exil pour ensuite les remettre dehors dans le froid sans se soucier de ce qu’ils mangeront le soir et s’ils dormiront dans la rue. On n’accueille pas des femmes et des hommes à un spectacle ou à un film pour ensuite les mettre à la porte sans se soucier de la faim et de la peur qui les tenaillent. On ne monte pas une chorale avec des femmes et des enfants pendant des mois pour ensuite leur tourner le dos quand ils reçoivent contre toute attente une injonction de reconduite à la frontière, vers la prison, la faim, les tortures, le viol ou une mort certaine. Non, Madame la ministre, on ne fait pas du théâtre ou de la musique avec des femmes, des enfants et des hommes dans cette situation, en se contentant de leur apporter un peu de la « culture française ». Et, non, Madame la ministre, on ne leur ouvre pas les portes de notre culture. Ce sont des rencontres, des échanges permanents, d’une richesse et d’une complexité infinie, qui nous bousculent autant qu’eux alors. C’est magnifique, puissant et fragile. Et dans cette rencontre, comme dans toutes formes d’art véritable, ce qu’on rencontre avant tout c’est l’humain. Chaque personne que nous rencontrons ainsi est une personne avec sa vie, son parcours, sa richesse, ses blessures, et pas un numéro ou une statistique. Chaque personne rencontrée alors devient un frère ou une sœur, et cela nous engage humainement. Un frère ou une sœur, et encore d’avantage un enfant, on ne le laisse pas à la rue une fois la rencontre faite. On ne le laisse pas se débrouiller seul.e devant des policiers qui chargent, qui gazent, devant des circulaires qui font la chasse à l’homme. Non ! On l’aide comme on peut, on l’accompagne, on l’héberge, on lui ouvre nos théâtres, nos salles de répétition, nos maisons, pour le ou la protéger de la rue et de ses violences, on évite les contrôles de police avec lui ou elle, on le fait ou la fait changer de domicile en pleine nuit quand on sait qu’il va y avoir une descente de police, on monte des dossiers, des recours, on le ou la cache, on l’aide à circuler, à trouver de quoi manger. On noue des solidarités, avec tel.le policier.e qui vous prévient anonymement qu’un tel va être arrêté, avec tel.le enseignant.e qui fait l’impossible pour empêcher qu’un enfant soit retiré de son école, qui passe son temps libre à donner bénévolement des cours de français, avec telle famille qui va accueillir chez elle un mineur isolé sans papier et tenter de l’accompagner dans la jungle administrative actuelle, avec tel médecin, qui va soigner sans rien demander en retour, et surtout pas les « papiers ». Aujourd’hui il ne s’agit pas de faire des ateliers de théâtre ou de dessin. Aujourd’hui, Madame la ministre, nous luttons contre les pouvoirs publics, contre les injonctions et les blocages kafkaïens des administrations, contre les contrôles, contre les refus de protection des mineur.e.s, contre les violences policières. Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans l’obligation morale de désobéir pour compenser l’indignité d’une politique migratoire parmi les plus inhumaines de notre histoire contemporaine. Aujourd’hui, nous sommes, nous, artistes, acteurs et actrices du monde de la culture, en lutte et en résistance contre l’état français, par solidarité humaine, par fierté d’être de ce Aujourd’hui nous sommes devenu.e.s, ou nous allons devenir, par la force des choses, coupables de délit de solidarité, nous sommes passibles de sanctions pour aider, soutenir, de toutes les manières possibles, des gens en souffrance qui sont pourchassés de manière inique par l’État français. Aujourd’hui, donc, Madame la ministre, nous nous dénonçons. Votre appel au milieu de la culture et de l’art nous permet de nous avancer à la lumière et d’affirmer haut et clair ce que nous faisons aujourd’hui. Nous sommes fier.e.s et heureux.ses de vous compter parmi nous, comme résistante à la violence actuelle instaurée par l’état, car nous comptons sur vous pour aller au bout de la logique de votre appel. Ainsi nous vous invitons à nous prêter main forte en exigeant l’ouverture d’un réel dialogue avec le ministère de l’intérieur, d’exiger que ses circulaires ne viennent pas détruire tout ce que nous tentons de mener jour après jour, d’exiger au contraire que tous les moyens soient mis en place pour soutenir l’effort des citoyens et citoyennes qui chaque jour partout dans ce pays œuvrent pour tenter de suppléer avec leurs faibles moyens aux manquements criminels de l’État. Nous demandons à l’état d’ouvrir un véritable dialogue avec la société civile, avec toutes celles et tous ceux qui œuvrent auprès des réfugié.e.s dans notre pays, pour réfléchir et mettre en œuvre concrètement des solutions d’accueil. Nous en appelons à un réveil de la conscience de celles et ceux qui ont été élu.e.s par le peuple face à ce drame humain et sociétal que l’ Etat orchestre à l’intérieur de ses frontières. Nous vous appelons à soutenir nos actions en permettant qu’elles ne soient pas annihilées par des contre-mesures de répression d’État et à peser de tout votre poids pour cela. Si notre appel n’est pas entendu, Madame la ministre, sachez que nous poursuivrons notre action et que nous déclarons à présent nous rendre coupables de délit de solidarité. Et un peu d’histoire !27 février 2018 -Interview de Damien Carême sur France Info, mercredi 21 février.25 février 2018 -A propos de la nouvelle loi sur l’immigration.24 février 2018 -
Deux vidéos.22 février 2018 -Un mouvement citoyen exemplaire à Bruxelles : https://www.arte.tv/fr/videos/080902-000-A/des-citoyens-belges-a-l-aide-des-migrants/ Et une présentation du parcours d’un demandeur d’asile chez nous ... La préfecture du Nord recrute...22 février 2018 -On croit rêver mais c’est un cauchemar... "Nouvel Obs" : Le projet de loi sur l’immigration.22 février 2018 -Un choix parmi les très nombreux articles reçus depuis huit jours.18 février 2018 -Faire un tri entre les migrants ! Le devoir de désobéissance : Grève à la CNDA contre le projet de loi sur l’immigration : Grève de salariés qui sont embauchés sans papiers : La lepenisation des esprits ! Extrait du "Journal de bord" deSOS Méditerranée.10 février 2018 -Un article du "Nouvel Obs" sur les mineurs isolés à Paris.10 février 2018 -Et sur la traversée des Alpes par les migrants.10 février 2018 -Quelques articles et dessins de Charlie : et une lettre ouverte au Président de la République : A lire et à écouter, sur Calais...10 février 2018 -Une émission de France Culture : "Les pieds sur terre" : Les deux premiers témoignages viennent de bénévoles qui oeuvrent avec Salam. N’arrêtez pas d’écouter Romuald à la première petite musique ; il continue après et c’est très prenant ! https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/violences-a-calais Et un article de "Charlie" : Encore deux articles du "Nouvel Obs".8 février 2018 -Les migrants et la neige...8 février 2018 -Un dessin de Charlie, un article du Nouvel Obs., et un témoignage d’une de nos adhérentes parisiennes :
"ça s’est fait très vite, un coup de colère de l’une hier, une fulgurante et efficace mobilisation d’un collectif parisien, pas mal de courage pour s’y coller de bon matin par ce temps-là (mais nous ne dormons pas dehors) je l’avoue, je n’étais pas sur le terrain, mais j’aurais bien voulu" Danièle Weyl Destins de migrants en Italie.5 février 2018 -Encore des morts en Méditerranée : Et des actions coups de poing antimigrants : Et deux caricatures de "Charlie " !4 février 2018 -Plan Grand Froid à Calais ("Nouvel Obs")4 février 2018 -L’auteur oublie seulement de dire qu’en janvier ces lieux n’ont été ouverts que neuf nuits... Cordée solidaire dans le Briançonnais ! ("l’Humanité Dimanche")4 février 2018 -GRAND FORMAT. Briançonnais, ce sont eux, les premiers de cordée solidaire ! Plus d’un millier de Briançonnais se sont mobilisés pour parer aux urgences des migrants qui arrivaient à leurs portes dans les pires conditions. Une chaîne exceptionnelle portée par la fraternité. Rencontre avec ceux qui donnent sens à la dignité. L’image a fait la une de tous les médias. À l’appel des professionnels de la montagne, plus de 350 personnes ont formé, le 17 décembre 2017, une cordée solidaire lézardant sur les pentes abruptes du versant français du col de l’Échelle (Hautes-Alpes). Partis du village de Névache, à 20 kilomètres de Briançon, ils sont venus crier leur refus que les Alpes deviennent « le cimetière des personnes en détresse ». Un tombeau pour migrants, en provenance pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest, en majorité mineurs, qui, depuis la fermeture drastique de la vallée de la Roya et de Vintimille, empruntent cet itinéraire excessivement dangereux. Le col de l’Échelle (1 762 m), fermé à la circulation en hiver ; une trouée entre l’Italie et la France particulièrement exposée pour ceux qui ne connaissent rien aux dangers de la montagne. Un danger accru par la présence de forces de gendarmerie qui, selon Stéphanie Besson, accompagnatrice en montagne et l’une des coordinatrices du mouvement Tous migrants, « ne les empêche pas de passer, mais, au contraire, leur fait emprunter d’autres chemins plus risqués pour échapper à la police, frôlant ainsi la mort ». "J’ai d’abord vu des traces de pas dans la neige" Bruno Jonnard, pisteur-dameur. Depuis janvier 2017, plus de 2 000 exilés ont franchi ce col devenu symbole de la souffrance migratoire et de l’engagement citoyen du Briançonnais. Septembre 2015, à Briançon, Marie Dorléans, révulsée devant la photo du corps du petit Aylan Kurdi gisant sur une plage turque, monte le collectif Pas en notre nom, rapidement rebaptisé Tous migrants, pour exprimer son indignation face à l’inaction politique vis-à-vis de ce drame humanitaire. Son appel au rassemblement de solidarité regroupe 200 personnes dans la cité Vauban, de 12 500 habitants. Le mouvement est lancé. Dans la foulée, le maire (PS), Gérard Fromm, positionne officiellement Briançon comme ville d’accueil. Début novembre 2016, à la suite du démantèlement de la « jungle » de Calais, le premier centre d’accueil et d’orientation (CAO) reçoit une vingtaine de Soudanais. Une cellule de coordination rassemble associations, mairie et mouvement citoyen. Tous migrants trouve sa place et multiplie les actions de sensibilisation, et les plaidoyers sur la place publique comme dans les établissements scolaires. Le réseau touche plus de 500 personnes. "Comme Zola, j’ai le devoir de dire : J’accuse", Max Duez, chirurgien dermatologue. Des maraudeurs, professionnels de la montagne, sillonnent la nuit, à pied ou chaussés de leurs skis de randonnée, les sentes et les combes. Ils arrachent à la mort des hommes gelés, des âmes brisées. Contactent les secours (PGHM) quand il faut les hélitreuiller vers l’hôpital, les réchauffent, les nourrissent, les logent au nom du devoir d’assistance à personne en danger, faisant fi d’éventuelles poursuites judiciaires. Les réfugiés sont de plus en plus nombreux, les citoyens mobilisés aussi. "Ils m’ont rendu ma dignité humaine", Clarisse Vergnaud, bibliothécaire. « Depuis le mois de mars dernier, 4 000 nuitées ont été offertes. À l’échelle de notre territoire, c’est beaucoup. » Christophe Bruneau, ingénieur à la retraite. "Nous sommes prêts à les adopter", Florence Ringenbach et Fabien Sicard. Le Refuge solidaire est né. Quinze lits, une cellule médicale, une cuisine collective, un vestiaire et beaucoup de vie et de générosité. Chacun s’inscrit pour laver le linge chez soi, assurer les permanences d’accueil, préparer les repas avec les résidents accueillis pour une à quatre nuits. Une halte pour se remettre sur pied avant de poursuivre leur route vers l’espoir, ailleurs. La chaîne de solidarité s’intensifie. Particuliers, commerçants, institutionnels, touristes apportent leur contribution aux 80 bénévoles. Des repas préparés, des vêtements, du matériel médical, beaucoup de temps et d’écoute. Le Refuge déborde certains soirs de l’été. Jusqu’à 70 personnes à loger... Un nouveau collectif se crée pour proposer une alternative : Chez Marcel. « Un squat » sur les hauteurs de Briançon. Une solution de plus, en attendant que l’État prenne la mesure du phénomène et assume ses responsabilités, aujourd’hui portées avec dignité et audace par les citoyens de ce territoire des Alpes du Sud. *Selon le règlement Dublin III, les migrants doivent demander l’asile dans le premier pays d’arrivée, où sont conservées leurs empreintes digitales. « Les migrants passeront, qu’on le veuille ou non » Gérard Fromm, maire PS de Briançon, refuse la politique gouvernementale. La population a raison, dit-il, de ne pas avoir peur : 2 000 migrants sont arrivés sans aucun incident. HD. La mairie met-elle tout en oeuvre pour accompagner les associations d’aide aux migrants ? HD. Comment jugez-vous la politique migratoire menée par le gouvernement ? Deux articles du "Nouvel Obs" sur la situation à Calais.3 février 2018 -AFP matin du 2 février : points de vue de migrants.3 février 2018 -Des migrants africains et afghans présents à la distribution de nourriture vendredi matin à Calais pointaient tous la responsabilité de passeurs armés, mais aussi de terribles conditions de vie, dans les violents affrontements qui ont fait 22 blessés dont cinq par balle jeudi. > "Je suis pas comme les passeurs : ils sont tous fous et dangereux comme les talibans de mon pays !", s’exclame Daniel, Afghan hazara de 18 ans, chaussures de randonnée aux pieds. > Vers 09H30, la distribution du petit-déjeuner par l’association Salam a déjà débuté, sous une bannière "Ouvrez la frontière" déployée sur un poteau électrique. > Habib, Ethiopien de 32 ans, capuchon bleu sur la tête, récapitule les événements de la veille : "Il y a eu une bagarre entre Erythréens et Afghans. Les Afghans ont tiré plusieurs fois, les Erythréens sont revenus se venger avec des bâtons et des pierres". > Ces rixes qui ont éclaté jeudi après-midi à divers endroits de Calais entre des centaines de migrants, ont fait 22 blessés, selon un dernier bilan officiel. Cinq migrants ont été touchés par balle, dont quatre grièvement. "Un degré de violence jamais connu", a estimé le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, venu sur place jeudi soir. > Il s’agit en effet du bilan le plus lourd depuis le 1er juillet 2017, lorsque des bagarres interethniques avaient fait 16 blessés, dont un grave. > Près de la "Big Jungle", le plus gros des trois campements où se mêlent Africains et Afghans, Daniel raconte : "Ici les ambulances ont débarqué, la police était désespérée, ne savait pas quoi faire, les gens se battaient..." > La raison de cette débauche de violence ? "Il y avait des migrants qui n’avaient plus d’argent, les passeurs se sont mis en colère et ont tiré", croit savoir Daniel. > Entente > Les migrants qui viennent se servir en thé et nourriture, dans le calme, éprouvent visiblement le besoin de parler. Mohamed, Ethiopien d’une vingtaine d’années, explique : les passeurs afghans "contrôlent des parkings, font du trafic d’armes et monter des gens dans des camions pour 2.500 euros". > Pour Loan Torondel, de l’Auberge des migrants, les passeurs sont effectivement à l’origine des rixes : "Ils se battent pour des clients, pour l’accès aux parkings, dans un contexte où beaucoup de gens sont arrivés à Calais depuis 15 jours". > Dans la matinée de jeudi, une grosse opération policière forte d’une vingtaine de véhicules a abouti aux ramassages des tentes et couvertures des campements. "Les conditions de vie sont terribles, il n’y a aucun moyen de s’abriter des intempéries", souffle Loan Torondel. > "La seule solution que trouvent le gouvernement et la police, c’est de casser les tentes et d’empêcher les gens de dormir", dénonce Jean-Claude Lenoir, président de Salam. "Dans cette précarité, évidemment les passeurs n’amènent rien de bon..." > "On dort parfois dans des tentes", témoigne Ahmad, migrant africain de 17 ans. "Mais la police fait tout pour nous frapper, nous mettre du spray dans les yeux et prendre nos affaires, tous les trois jours", déplore-t-il. Des accusations que réfutent à chaque fois les autorités. > Entre 550, selon la préfecture, et 800 migrants, d’après les associations, vivent actuellement à Calais pour tenter de passer en Grande-Bretagne. > Habib tient à l’entente construite avec certains Afghans : "Ce sont des amis, des frères... On ne pourra pas contrôler les passeurs, mais notre objectif ce n’est pas de créer la guerre. Nous sommes en pleine misère. Il ne faut plus que ce genre d’histoires recommence". Yann Moix, épisode suivant !2 février 2018 -Violences à Calais : les faits, et une analyse de Maryline Baumard (deux articles du "Monde")2 février 2018 - |