On a lu, on a vu |
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Archives du mois de 06 2018L’Angleterre, un Eldorado ?27 juin 2018 -"Libération" du 20 juin 2018. La lettre de Laurent Joffrin.20 juin 2018 -La cage aux enfants « Quand on bloque les comptes et qu’on compte les Bloch, je m’inquiète », disait Tristan Bernard, arrêté un peu plus tard et interné avec son épouse à Drancy. « Nous vivions dans la crainte, nous vivrons dans l’espoir », avait-il commenté. Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien qui a repoussé victorieusement l’Aquarius et ses 600 migrants, n’a pas bloqué les comptes. Mais il propose de compter les Roms, pour pouvoir en expulser une partie, ce que la Constitution interdit mais qu’il regrette hautement. Ainsi va l’Europe en ces temps nationalistes. L’exemple vient d’outre-Atlantique, où Donald Trump maintient sa décision de séparer de leur famille les enfants dont les parents ont commis le crime de franchir illégalement la frontière des Etats-Unis pour travailler dans des orangeraies ou servir dans des restaurants texans. Le chœur des Premières dames, dont la sienne, a dénoncé cette politique et une partie des élus républicains, défenseurs des « valeurs familiales », ont fait part de leur réprobation. Le président américain n’en a cure, et préfère agiter l’épouvantail de la crise migratoire européenne, fustigeant une hausse de la criminalité en Allemagne qui n’existe pas, ce qui revient à manier la parabole de la paille et de la poutre quand o n connaît le taux de délinquance violente aux Etats-Unis. Il est vrai que les pays d’immigration, en général, sont des parias parmi les nations, historiquement entravés dans leur puissance et leur prospérité par l’afflux des immigrés. Les Etats-Unis, par exemple… Telle est la traduction humaine et concrète des discours sur « l’identité menacée » et la « submersion migratoire » qu’on lit à longueur de colonnes dans les journaux de droite : les réfugiés à la mer, les Roms en fiches, les enfants en cage. Quand on fait passer l’obsession identitaire avant les droits humains (le « droit-de-l’hommisme » des « bien-pensants », en novlangue nationaliste), il faut se prémunir avec courage contre toute sensiblerie. Et aussi • La croissance française a des ratés. Les prévisionnistes ont fait repasser sous les 2% les anticipations de croissance pour 2018, selon l’Insee et la Banque de France. En 2017, en dépit des mesures anti-activité stupidement socialisantes prises par le gouvernement Hollande, la croissance s’est établie à 2,3%. Depuis qu’un « nouveau monde » est né et que, grâce à une série de mesures de libéralisation prises à la hussarde, la France est enfin débarrassée des blocages qui entravaient les « premiers de cordée », la croissance ralentit. Allez comprendre… LAURENT JOFFRIN Aquarius : le point de vue de Christiane Taubira.17 juin 2018 -Mathieu Madenian dans "Charlie" du 6 juin 201817 juin 2018 -Editorial de RISS, "Charlie" 1350 du 6 juin 2018.17 juin 2018 -Encore une prise de position courageuse du maire de Palerme.17 juin 2018 -(Déjà en octobre 2017, même rubrique "On a lu,on a vu", nous donnions le point de vue de Leoluca Orlandino, maire de Palerme.) A propos du cas de l’Aquarius : réflexions de Laurent Joffrin, dans "Libération".15 juin 2018 -Extrait de ""Libération", 14 juin 2018 La lettre politique de Laurent Joffrin Un rêve pour l’Aquarius Faisons un rêve : devant cette situation, qui n’est guère conforme à la dignité humaine, ni aux règles maritimes reconnues par tous, le gouvernement français accepte d’accueillir le navire dans un port de la Corse, qui n’est guère éloignée, comme on sait, de la Sardaigne. Conformément à la proposition avancée par les responsables corses, les migrants sont accueillis, soignés, et leur situation juridique est examinée selon les lois en vigueur. Certains peuvent rester en Corse, d’autres sur le continent, d’autres encore se rendre à Valence, d’autres enfin n’auront pas vocation à s’installer en Europe, selon les procédures habituelles. Saisissant l’occasion, répondant à l’émotion suscitée par l’affaire, les grands pays européens, à la demande de la France, se réunissent en urgence à Bruxelles et ouvrent une conférence destinée à dégager une position commune équilibrée, entre l’accueil nécessaire et la régulation inévitable du flux d’immigration. Si certains – les pays de l’est notamment - refusent tout compromis, les pays attachés à l’Union et aux principes qui le fondent concluent un accord entre eux autour de règles humaines et raisonnables. Fruit de concessions réciproques, l’accord sera inévitablement critiqué. Mais au moins, l’Europe aura montré sa volonté commune et mis fin à l’impuissance qu’elle affiche en cette matière depuis plusieurs années. Mais c’est un rêve. Entre cynisme et hypocrisie, on obligera l’Aquarius à une longue et éprouvante navigation alors que le bon sens voudrait qu’il puisse gagner le port le plus proche. Politiquement, l’Union aura démontré son inexistence dans ce dossier, laissant les Etats membres réagir en ordre dispersé et les partisans de la fermeture des frontières triompher. Et aussi LAURENT JOFFRIN Dans Charlie n ° 1351 : un témoignage...15 juin 2018 -Dessin de Willem, dans Libé du 13 juin 201815 juin 2018 -
Les migrants refusés par l’Italie...11 juin 2018 -Macron vient en aide à un migrant...11 juin 2018 -Extrait de "Marianne", n° 1107 du 1er au 7 juin 2018
La situation en Afghanistan...10 juin 2018 -http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20180607-afghanistan-villageois-quittent-terre-secheresse-deplaces http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20180609-afghanistan-talibans-cessez-le-feu-eid-ramadan-ghani Le site de l’Air Liquide à Grande-Synthe, vu par le "Phare dunkerquois".9 juin 2018 -Numéro du 9 juin 2018.
Récit et réflexions d’un Soudanais qui est passé par Calais...8 juin 2018 -https://refugeetrip.wordpress.com/2016/11/08/migrer-chez-les-nordistes-calais/#more-245 La situation en Italie...6 juin 2018 -Avis du contrôleur général des lieux de privation de liberté...6 juin 2018 -La newsletter de mai.6 juin 2018 -Un article du Monde sur les bénévoles de Calais3 juin 2018 -"Bénévole auprès de migrants : une expérience « intense » mais qui peut devenir « dévorante » LE MONDE | 03.06.2018 à 08h32 | Julia, Mathilde et Naguib font partie des nombreux bénévoles présents avec les migrants, à Calais. « On n’est pas habitués à être confrontés à autant de violences », raconte Mathilde, 26 ans, arrivée de Paris pour trois mois, en novembre 2017, à l’Auberge des migrants, à l’issue de ses études pour être avocate, et qui est « toujours là sept mois après ». Venue « avec son bon cœur », la jeune femme, qui accompagne les migrants dans les services de soins, dit avoir « du mal à parler » de son expérience avec ses proches, qui pourtant soutiennent son action — ce qui est loin d’être toujours le cas. « J’étais le week-end dernier en Italie, mais j’avais la tête ici ! », témoigne Julia avec une émotion palpable, expliquant qu’elle a eu du mal à se retrouver seule, repensant sans cesse à « ces jeunes Afghans de 12-13 ans sans leurs parents » ou « aux démantèlements quotidiens des campements » informels par les forces de l’ordre. « Troubles du sommeil, stress, tension » « De vrais signes de souffrance, comme des troubles du sommeil, un stress latent et important, une tension permanente sont très négligés. Les bénévoles sont exposés aux traumatismes transmis par les exilés et à des expériences traumatiques vécues sur place. Certains témoignent de leur solitude par rapport à leurs proches, d’un décalage, avec le sentiment qu’il faut le vivre pour comprendre. » « La culpabilité est devenue un symptôme à Calais », commente le psychologue clinicien Richard Fusil, qui observe que les bénévoles qu’il a suivis ont « toujours reculé la date de leur départ, au fur et à mesure », dans une impossibilité à rompre le lien créé et à stopper leur engagement face à des personnes en souffrance. « Comment leur dire que je vais partir ? », s’interroge Mathilde, qui reconnaît appréhender la perspective de son départ, qu’elle programme pour la fin de juillet. Et même si cette militante pour les droits fondamentaux se voit poursuivre des études qui lui permettront d’« être plus utile », le sentiment d’abandonner les migrants prend le pas sur le reste et la place dans une alternative douloureuse. « On a tendance à s’oublier » « MES ENFANTS ONT SOUFFERT DE MON ENGAGEMENT, ILS PASSAIENT APRÈS LES RÉFUGIÉS QUI AVAIENT PLUS BESOIN DE MOI », JENNIFER Sur le terrain, il n’est d’ailleurs pas rare que des bénévoles perdent leurs repères. « La confrontation à la violence policière, l’inertie voire l’opposition latente du gouvernement à prendre des mesures humaines, humanitaires, provoquent un effondrement des valeurs. La France n’est pas ce pays protecteur auquel on croyait », dit Richard Fusil. « Les bénévoles se sentent isolés par rapport à l’Etat, tout en ayant une responsabilité de premier plan », appuie le collectif Casba. Chez des bénévoles plus anciennement impliqués, la volonté d’engagement demeure intacte, même si les conditions sur le terrain sont jugées plus difficiles. Elle peut prendre d’autres formes. Virginie, 47 ans, et Nathalie, 52 ans, anciennes bénévoles de l’ELCD, qui donnaient des cours de français aux adultes et aux mineurs de la « jungle », ont, par exemple, choisi de témoigner de leur expérience par des actions de sensibilisation auprès de divers publics (collégiens, lycéens, personnes âgées). Ces deux Boulonnaises ont édité un fascicule intitulé Stop aux idées reçues sur les enfants et les personnes migrantes. « On ne revient pas à sa vie d’avant » Lire aussi : Migrants à Calais : « La majorité des gens en souffrance psychologique » La colère, mêlée à un sentiment d’impuissance, ne quitte pas ceux et celles dont une partie de la vie est dévouée aux exilés de Calais. « Les exilés sont comme des bêtes acculées », relève Véronique, qui, après avoir senti, il y a six mois, le besoin « de prendre du recul », dit reprendre juste des forces avant de « recommencer », et affirme n’avoir rien perdu de sa « hargne face aux injustices ». Jennifer, la professeure d’anglais, qui s’apprête à reprendre les maraudes, est « effrayée par la vulnérabilité psychologique actuelle des exilés » rencontrés à l’accueil de jour du Secours catholique. Yolaine, fidèle vigie pour Salam, sept jours sur sept, qui s’est échappée une petite semaine seulement à la neige cet hiver, se dit « très révoltée ». « Ils démantèlent, la police partie, les gens reviennent, ça sert à quoi ? », s’énerve-t-elle. « Je croyais qu’il y aurait l’ouverture d’un centre d’accueil » après le démantèlement de la « jungle ». « Mais tout le monde se fout des migrants à Calais », lance-t-elle avant une énième accolade avec l’un d’eux. « Ce sont eux qui me redonnent le moral ! » |